Le château de Masyaf
Histoire
Le château de Masyaf a été construit pendant la période de domination byzantine. Sa situation en fait le point de contrôle de la route est-ouest entre Hama et Baniyas et la route nord-sud d’Antioche à Homs (Émese). La forteresse est sur un éperon rocheux qui domine de 20 m la dépression fertile d’al-Ghâb6 irriguée par l’Oronte.
Raymond de Saint-Gilles, marchant sur Tripoli, la prend en 11037. Rachid ad-Din Sinan et les Nizârites venus d’Alamut se sont installés dans la région où ils ont acheté le château de Qadmus (La Cademois des croisés) puis celui d’Al-Kahf8 en 11347. À partir de là et jusqu’en 1140, la secte réalise un programme d'acquisition rapide de huit châteaux dont Masyaf9. La ville devient ainsi la capitale d’une principauté que les croisés appellent le « Territoires des assassins ».
En 1157, un tremblement de terre affecte la région détruisant la forteresse de Chayzar10.
En 1163, Rachid ad-Din Sinan, prend la direction de la secte. Il fait de Masyaf sa résidence et reprend à son compte le titre de « vieux de la Montagne »9.
Les relations entre Chrétiens, Nizârites et Sunnites se compliquent du fait d'alliances tactiques de collusions et de périodes de paix11. En mai 1176, Saladin assiège Masyaf, mais renonce rapidement pour continuer ses campagnes dans le nord de la Syrie, après avoir conclu un accord dont on ne connaît pas le contenu9.
En 1192, Saladin parvient à convaincre le roi Richard Ier d'Angleterre dit C½ur de Lion de préserver le territoire des assassins. Bien plus, les Chrétiens, les Musulmans Sunnites ou Ismaéliens procèdent à des échanges commerciaux très lucratifs11.
En 1193, Saladin meurt en mars et Rachid ad-Din Sinan meurt en septembre. Les Nizârites perdent un adversaire mais aussi leur chef le plus marquant12.
En 1256, la forteresse d’Alamut se rend sans combat à l'armée mongole d'Houlagou Khan qui déferlait sur l'Iran. Elle est entièrement rasée. C'est la fin des Nizârites en Perse.
Masyaf est à son tour assiégée et prise par les Mongols en 1260. La même année le mamelouk, Baybars, vient de prendre le pouvoir en Égypte. À la fin de l’année, après la bataille d’Aïn Djalout à laquelle les Nizârites participent à ses côtés, Baybars reprend Masyaf aux Mongols. Les Nizârites récupèrent ainsi quatre forteresses perdues devant les Mongols13. Finalement Baybars incorpore Masyaf à l’état mamelouk en 1270. La dernière place forte nizârite est la forteresse voisine d’Al-Kahf qui tombe aux mains de Baybars en 12739. Les Nizârites n’ont plus de place forte, l’influence des Alaouites ou Nusayrîs s’accroît dans la région.
En 1516, Masyaf passe sous l’autorité ottomane (en 1830-1841 d'Égypte). Au XIXe siècle, Nizârites et Alaouites continuent de se disputer la suprématie à Masyaf7.
En 1920, pendant le mandat français, la domination des Alaouites est consacrée par la création du « territoire autonome des Alaouites ». En 1922, ce territoire devient l'État Alaouite, puis en 1930 "Territoire ou Gouvernement de Lattaquié".
Depuis 2000, le programme d’aide aux villes historiques (Historic Cities Support Program) (HCSP) de l’Aga Khan a commencé une campagne de préservation de la ville et de la citadelle de Masyaf14.
En novembre 2007, la citadelle apparaît dans le jeu vidéo Assassin's Creed et dans une suite quatre ans plus tard, Assassin's Creed: Revelations.
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