Pluvier Kildir
Le bruyant et magnifique Pluvier kildir doit son nom commun et son appellation scientifique à son cri bien particulier. Le mot « kildir » est une représentation onomatopéique du cri de l’oiseau et la seconde partie du nom latin décrit le ton de voix. En effet, dès le début du printemps et durant tout l’été, le mâle et la femelle émettent dans les champs et les terrains à découvert un kill-dî-î retentissant et répété. Le Pluvier kildir (Charadrius vociferus) est d’une beauté frappante. Il mesure de 23 à 28 cm de la pointe du bec à l’extrémité de la queue, et peut peser jusqu’à 100 g. Le Pluvier kildir est un expert lorsqu’il s’agit d’éloigner les intrus de son nid ou de ses petits. Il emploie des tactiques très différentes envers un animal qui se dirige involontairement vers le nid ou les petits, tout en broutant, et envers l’intrus qui présente un réel danger, comme le chien, le renard ou l’humain. L’un des adultes courra les ailes déployées ou volera directement vers tout animal qui, en broutant, menace d’écraser le nid ou un petit. Il est même arrivé que des pluviers aient ainsi frappé des vaches au museau. Une fois l’intrus éloigné, l’oiseau le laissera paître tranquillement à quelque distance.
En cas d’attaque réelle, l’un ou l’autre parent utilisera un moyen de défense différent. Si le fait de lancer des appels bruyants et de voler autour de l’ennemi ne suffit pas à l’éloigner, l’adulte fait alors une parade de distraction au cours de laquelle il feint d’avoir une aile cassée ou d’être blessé. L’oiseau se blottit sur le sol en laissant pendre une aile comme si elle était brisée. Il sautille d’une façon pitoyable en lançant son kill-dî-î sur un ton de souffrance extrême. L’intrus se dirige alors vers l’oiseau prétendument blessé ou réduit à l’impuissance, qui parvient toujours à s’éloigner, entraînant l’ennemi de plus en plus loin du nid et des petits. Lorsque ces derniers semblent hors de danger, l’adulte se remet miraculeusement et s’envole. Durant tout ce temps, les oisillons restent immobiles ou s’éparpillent dans toutes les directions. D’une façon ou d’une autre, ils sont par la suite presque introuvables.
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